Présenté par le RAPPEL (Coopérative de solidarité en protection de l’eau)
Mai 2021
Notre rapport est une synthèse des observations que nous avons faites en participant à ce colloque.
Pour saisir davantage la teneur du colloque, nous vous invitons fortement à lire ou à visionner par vous-même, les différentes conférences. Les propos sont captivants.
L’important est que l’information soit diffusée. On se doit de s’informer car l’information est notre outil le plus puissant. Sans cet outil, on perd notre temps.
Bonne lecture,
Robert Dupont
Élaine Bessette
A – Protection des lacs
(Conférenciers : Claude Lavoie Ph, Jean-François Martel, Jean-Claude Thibault)
Nos lacs sont de plus en plus sollicités et ils subissent d’énormes défis pour leur survie. Ils ont besoin d’aide, de beaucoup d’aide. Cette aide doit provenir de la conscientisation de chaque personne qui utilise ces lacs, en apportant des actions concrètes.
Dans le présent contexte, la définition de lac doit être prise dans un sens élargi: c’est tout un bassin versant avec toutes ses composantes, autant géomorphologiques, hydrologiques, biologiques et humaines. C’est-à-dire, qu’un lac est un écosystème complexe avec beaucoup de diversités. Un lac peut se dégrader selon les activités qui y sont vécues.
Dans le contexte actuel de développements accrus, de forte croissance de la navigation de plaisance, de l’augmentation du transport terrestre en périphérie et en somme, tout ce qui constitue l’entourage ou l’environnement du bassin, pèsent sur les lacs et les changent. Et puisque ce sont nous, les humains, qui imposons les changements environnementaux aux lacs, il n’est pas surprenant que la tâche nous revienne afin de les aider dans leur survie.
Cette tâche n’est pas seulement attribuée aux riverains du lac. Les riverains des ruisseaux et des fossés jouent souvent un rôle plus important que celui des riverains du lac. Plus les résidents des bassins versants seront conscients, mieux ils vont réagir et plus les lacs pourront survivre. Avec le temps ces gens se conscientiseront tous ensemble pour prévenir d’autres dégâts longs à réparer.
C’est grâce aux associations que chaque occupant d’un bassin versant arrive à comprendre que la belle nappe d’eau entourée de verdure au fond de la vallée est plus qu’une piscine naturelle assez large pour accommoder leurs embarcations. C’est en effet un milieu vivant qu’on doit entretenir et cultiver puisqu’on lui a enlevé une bonne partie de ses propres moyens d’être un lac. On doit le protéger des sédiments qu’on relâche en amont et des déchets et pesticides qu’on lui impose. On doit remplacer les ombrages qu’on lui a enlevés pour que ses eaux gardent leur fraîcheur et leur oxygène,
Parmi les recommandations concrètes de ce colloque, qu’on pourra inclure dans notre calendrier d’activités :
- Mesures annuelles de de la limpidité (ou transparence) de l’eau à différents endroits à l’aide d’un disque de Secchi (que nous avons).
- Comparaison de la température d’une année à l’autre. Dans ce cas, ça prendrait une moyenne de variations d’une année à l’autre et des mesures prises aux mêmes endroits prédéterminés.
En conclusion, comme mentionné plus haut, le lac est un écosystème, et tous les éléments sont importants. Il y a des éléments visibles et d’autres qui sont invisibles à l’œil nu. Si on augmente ou diminue un élément, ceci peut avoir un impact à long terme sur l’état du lac. Et règle générale, c’est l’homme qui, par ses actions, amène l’écosystème à se changer.
B – Gestion environnementale de la voirie et des chantiers
(Conférencier : Guillaume Miquelon)
Il est important d’avoir une bonne gestion environnementale lorsque l’on effectue des travaux de voiries et/ou des chantiers de construction. Ceci permet d’assurer un traitement des sédiments en amont du lac. Ainsi, plus le traitement des sédiments est fait à la source, moins de ces sédiments se retrouvent dans le lac.
Règles de base à suivre :
- Conserver le maximum possible de végétation, sols, …
- Réduire la mise à nu des sols au maximum
- Favoriser la reprise du couvert végétal
- Permet de freiner l’érosion
- Permet de filtrer les nutriments
- Aide au rafraichissement de l’eau
- Lorsque les sols sont mis à nus
- Donner la priorité aux mesures de contrôle de l’érosion plutôt qu’aux mesures de contrôle des sédiments
Techniques et outils pour contrôler l’érosion
Il existe plusieurs techniques pour le contrôle de l’érosion.
- Tiers inférieur
- Conservation au 2/3 de la végétation du fossé
– Ensemencement et paillis
- Le paillis absorbe les gouttes d’eau et permet une germination en empêchant les semences de sécher trop rapidement
- Doit être appliquer immédiatement après les travaux
- Secteur de pente faible à modérée
– Matelas anti-érosion
- Matelas composé de fibres naturelles permettant de protéger temporairement les sols à nu et facilitant l’implantation de la végétation
- Doit être appliquer immédiatement après les travaux
- Fossé à débit moyen
- Secteur de pente modérée à forte
– Barrière à sédiment
- Barrière composée de membranes géotextiles ou de ballots de paille retenant les sédiments fins
- Installation è l’extérieur des bandes riveraines, et au même niveau que le sol
- Méthode temporaire
- Secteur de pente faible et à très faible débit
– Boudin de rétention
- Boudin biodégradable composé de matériaux filtrants (fibres de bois, de paille, etc.) permettant d’intercepter les sédiments et de ralentir la vitesse de l’eau
- Autour des déblais/remblais et des grandes zones de sol à nu
- Secteur de pente faible avec faible débit
– Seuil de rétention
- Digue de pierres permanente qui ralentir la vitesse d’écoulement et réduit le potentiel érosif de l’eau
- Doit être installé en escalier avec mini barrage afin de réduire la vitesse de descente de l’eau. De cette façon, l’eau s’écoule au centre du seuil à une bonne hauteur , créant un barrage.
– Enrochement
– Revêtement de protection des talus et du fond d’un fossé afin de régulariser la vitesse de l’eau et limiter l’érosion – Technique plus coûteuse.
– Trappe à sédiments
- Cavité creusée à même un fossé ou un canal, tout juste en amont d’un seuil, dont l’objectif est de ralentir l’écoulement et favoriser le dépôt des sédiments
- Peut être utilisé juste à la sortie des chantiers, aux endroits plats et avant l’arrivée au lac.
- Secteur de pente faible ou en bas de pente avec débit faible à modéré.
– Stabilisation des ponceaux – Batardeau
Avec toutes ces possibilités, Il est donc très important d’établir un plan de contrôle d’érosion AVANT le début des travaux, afin de déterminer quelques seront les méthodes utilisées. Une combinaison des différentes techniques est à prévoir.
Un plan d’entretien doit être également planifié à l’automne et au printemps afin de s’assurer un bon nettoyage des sites.
Les municipalités sont de plus en plus conscientes des impacts. Il faut continuer à les sensibiliser aux différentes techniques qui peuvent être utilisés. Le contrôle de l’érosion se retrouve au niveau des municipalités, par le suivi qui doit être effectué auprès des entrepreneurs. Noter qu’il est beaucoup plus simple de stabiliser les sédiments en amont, d’où l’importance de sensibiliser les élus municipaux quant au suivi à effectuer.
C – Gestion des eaux pluviales
L’urbanisation est très brusque pour un cours d’eau. Les changements viennent jouer sur l’équilibre du cours d’eau. Il faut tenter de limiter l’impact sur nos cours d’eau.
Il est toujours préférable de regarder en amont d’un lac, afin de prévenir les impacts que les cours d’eau auront sur le lac. Une fois rendu dans le lac, on multiplie les problèmes.
Certaines mesures sont nécessaires pour diminuer l’érosion des berges, entre autres, au niveau de la bande riveraine. Ceci permet de ralentir la vitesse d’arriver de l’eau dans le lac. Plus l’arrivée d’eau est rapide et volumineuse, plus ceci entraine une érosion rapide.
Comme mentionné plus haut, plus le débit d’eau arrivant de la montagne (suite à des chantiers) est grand, plus ceci aura un impact sur le lac, en entrainant aussi des sédiments qui viennent perturbés l’écosystème du lac. Il faut le plus possible s’assurer de conserver l’état de gestion naturelle du lac.
D – Relation association-municipalité : stratégie pour une coopération efficace. (Conférencier : Patrice Leroux)
C’est un sujet très pertinent concernant la gestion de la qualité de l’eau et bien pensé de l’avoir inclus au programme. L’idée est que la réussite de nos objectifs ne peut se réaliser sans une saine communication entre notre association et la municipalité. En relatant les 5 piliers des bonnes relations on souligne l’importance d’apprendre à se connaître: se voir, se parler. On nous propose une “table de concertation” avec l’inspecteur (..trice), et entretenir un lien avec le (la) D.G.
Dans le cas de l’ARPELA où le CCE semble plus ou moins efficace, on aurait possiblement intérêt de se doter d’un comité consultatif de l’eau. Ce comité devrait inclure toutes les associations de lacs dans la municipalité.
Enfin il faut viser d’agir en front commun avec (pas contre) la municipalité. Il ne faut pas attendre les crises ou les urgences pour se parler. On doit toujours inclure les conseillers dans nos communications aux membres. Ils doivent être parties prenantes de nos préoccupations.
Les sujets que les conseillers et les membres peuvent traiter ensemble sont aussi variés que de savoir quelle part de la valeur foncière les résidences riveraines représentent, quelles sont nos visions respectives à long terme, etc. L’ARPELA pourrait participer à l’élaboration du budget en ce qui concerne le budget dédié à l’environnement et à la protection des plans d’eau. On pourrait aborder des questions comme une cotisation spéciale des riverains (ex.50$ par an) pour la lutte contre le myriophylle et les phragmites.
Somme toute, le message serait qu’il est beaucoup moins onéreux de collaborer avec que de lutter contre. Encore là, rien de mieux que de lire le message en entier pour bien l’assimiler à sa propre façon et en tirer profit.
E – Plantes aquatiques envahissantes
Il existe plusieurs plantes envahissantes, c’est-à-dire, des plantes qui se propagent rapidement et qui envahissent et éliminent les bonnes plantes.
Parmi ces plantes, nous retrouvons le myriophylle à épis et le phragmite à quenouille.
Si vous désirez en apprendre davantage sur les différentes plantes envahissantes, la conférence du colloque à ce sujet, était fort instructive et intéressante.
Il est certain que tous les plaisanciers doivent être conscientiser à l’impact de ces plantes sur les lacs. Il faut apprendre à les reconnaitre et savoir comment réagir pour aider à les enrayer.
F – Le myriophylle à épis : Un envahisseur efficace et coriace
Le myriophylle à épis dans les lacs aurait probablement été introduit par les bateaux. Cette plante est considérée comme une bonne plante dans les aquariums.
Cependant au niveau des lacs, elle se répand rapidement. Dès que la plante est coupée en morceaux (plus ou moins petits), ces petits morceaux se déplace au gré du vent et des vagues, pour prendre racine ailleurs dans le lac. Il est facile d’imaginer que plus on passe en bateau dans les talles de myriophylle, plus cette plante se répand.
Elle prend donc de plus en plus de place dans les lacs. Plus il y a de plantes, moins il y a de lumière pour les plantes indigènes. Donc, ce phénomène entraine l’étouffement des plantes indigènes, qui sont servent à maintenir un bon équilibre dans l’écosystème.
Et comme mentionné plus haut, l’augmentation d’embarcation à moteur amène une croissance dans la prolifération de cette plante.
Il n’existe pas beaucoup de méthode pour aider à enrayer cette plante des lacs. La principale méthode consiste à installer des toiles par-dessus les talles (ou herbier) de myriophylle (dans le fond du lac). Combiné à cette technique, il est important d’ajouter un arrachage manuel pour les plantes qui résisteront.
Ce n’est pas une méthode infaillible, mais ceci permet de réduire son déploiement.
Elaine Bessette et Robert Dupont
ARPELA